Résurrection Bermascope M73C

Un peu en marge des activités habituelles de restauration de nos Galets préférés, de sympathiques gaillards adaptes de 2 roues anciens m’ont sollicité pour réanimer un Bermascope M73C dont le seul fait d’arme récent était de faire systématiquement sauter les plombs de la maison au lieu de tester tranquillement les bobines et les condensateurs au fond de l’atelier !

N’ayant pu trouver un professionnel qui accepte de travailler sur un tel engin, nos amis ont atterri chez moi après avoir épluché le web et être tombé sur les travaux du Solénotest qui n’est autre qu’un cousin très modernisé de l’étage de test des bobines du Bermascope.

L’occasion était trop belle de pouvoir explorer les entrailles du vénérable quadragénaire (sorti de l’usine en mars 1983) … et d’accepter d’investir des dizaines d’heures sur le sujet, temps que certains qualifieront non sans justesse de bénévole 😉

Quelques semaines plus tard, l’appareil arrivait chez moi via une chaine de solidarité et le travail pouvait commencer.

Assez rapidement, le transformateur d’entrée s’est révélé être une première cause de mise en défaut du Bermascope. Il fallait en trouver un de substitut aux caractéristiques identiques. Vu l’âge avancé du transfo et l’absence totale d’information quant à ses multiples rapports de transformation, j’ai tenté de contacter VAR (propriétaire de la marque) pour en savoir plus, mais la société n’a plus aucune donnée sur le sujet.

En guise de solution de repli, j’ai déposé le transformateur chez un professionnel des moteurs pour un rebobinage à l’identique. La tentative a elle aussi échoué pour cause d’enroulements fondus dans la masse, impossibles à dérouler ! Hors, sans rétrofit possible du transfo, point de connaissance des tensions de sortie de ce dernier… et donc pas de redémarrage possible !

Pour m’en sortir, il a fallu passer l’hiver le nez dans l’appareil afin de faire un relevé du schéma de câblage et tenté d’en déduire les tensions de sortie du transfo. Une fois les convictions établies et les tensions de bases identifiées à priori, sourcer un nouveau transfo ne fût pas une mince affaire non plus (pas moins de 4 étages différents de sortie sont nécessaires) … mais fort heureusement, un ami très impliqué dans le monde des radio-amateurs m’a dégoté la perle rare pour espérer redonner un début de vie au vénérable.

Intégration du nouveau transformateur principal (à gauche)

Les premiers signes de vie acquis avec la greffe et l’adaptation mécanique du transformateur neuf (à l’aide d’interfaces imprimées en 3D pour ne pas dénaturer l’appareil), il a fallu encore quelques heures supplémentaires pour soigner un autre petit transfo interne (patiemment déroulé à la main et rebobiné maison… car juste introuvable désormais !), concevoir et construire un buzzer exploitant les 3VAC/2,2kHz disponibles à cet endroit de l’appareil (le haut-parleur en 25ohms d’origine était cuit, et ce n’est plus disponible en magasin depuis quelques décades déjà !) et enfin moderniser l’ancien fusible et changer par précaution quelques composants additionnels qui donnaient des signes de fatigue suite à échauffement.

Petit transfo HS…
… et c’est tout neuf!
Buzzer maison intégré dans un montage imprimé 😉

L’épilogue, c’est cette vidéo que je vous propose pour le plaisir des yeux avec la vérification du bon fonctionnement des fonctions principales du Bermascope M73C (celles ne nécessitant pas d’accessoires qui se branchent en façade… tout simplement parce que non disponibles avec l’appareil que l’on m’a confié)

Lien direct: https://www.youtube.com/watch?v=e9LB39d3kbg

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Épilogue de l’épilogue : malgré tout le respect que je porte à ces illustres appareils, je dois avouer que Ruptomètre et Solénotest sont tout de même bien plus simples et pratiques à utiliser au quotidien 😉